Patrice Blouin est auteur, critique et théoricien des images en mouvement. Ancien élève de l’ENS Fontenay-Saint-Cloud, il est professeur de culture générale à l’ENSA Limoges depuis octobre 2019. Il a enseigné auparavant à la Villa Arson (2010-2017) et à l’école d’art du Havre (2001-2009). Ancien rédacteur aux Cahiers du cinéma (2000-2004), il a publié de nombreux articles dans de nombreux journaux et revues (Les Inrockuptibles, Artpress, Libération, Critique, Trafic, NRF). Il a en particulier co-dirigé un hors-série d’Artpress sur le burlesque (2003) et un hors-série des Inrockuptibles sur Jean-Luc Godard (2006). Il a également participé à l’aventure éditoriale de Fresh Theory (Leo Scheer, 2005-2007).
Depuis le début des années 10 il consacre son temps à l’écriture de livres de fiction et d’essais. Dont une série d’analyses sur les images du sport (Faire le tour / Voir les jeux, Lanceur, 2010 ; Une Coupe du monde, Actes Sud, 2011 ; Images du sport, Bayard, 2012) et une trilogie de contes fantastiques chez L’Arbalète Gallimard (Tino et Tina, 2009 ; Baltern, 2011 ; Zoo : clinique, 2014). Il a également dirigé un ouvrage collectif autour de l’art, du burlesque et du sport (Des Corps Compétents : Sportifs, Artistes, Burlesques, Presses du réel, 2013).
Ses dernières publications abordent la révolution numérique dans les images à la fois sous forme de recueil littéraire (Magie Industrielle, Helium, 2016) et de somme théorique (Les Champs de l’audiovisuel, MF, 2017).
Suite à deux années de voyage en Méditerranée (2017-2019) il a publié un dernier livre, en mars 2021 aux éditions MF : Popeye de Chypre
Dans Popeye de Chypre le narrateur veut ramener sa mère morte à Chypre en 1979. Il sait bien qu’elle préfèrerait être enterrée dans la banlieue d’Alger avant les accords d’Évian. Mais Popeye a beau être un autentique voyageur spatio-temporel, il n’en reste pas moins un homme de gauche. Et il refuse d’entendre parler de « Retour en Algérie Française ». Pour diverses raisons, Nicosie 1979 lui semble une bonne solution de compromis entre Birkhadem 1962 et Le Mans 2013 où sa mère est censée être incinérée. Même avec les morts, pense-t-il, il faut tenter d’établir des accords raisonnables.
Le livre commence là. Avec ce détournement fantastique de funérailles. Dans quelque chose qu’on pourrait appeler de l’Auto-Science-Fiction ou de l’ASF. Car si l’autofiction traditionnelle n’est pas nécessairement un genre bourgeois, il est probable du moins que le projet de Popeye (en tant que récit transclasse) réclame des détours plus brutaux, des décrochages plus impurs, que les diversions narratives ordinaires. Et de fait tout est bon ici pour voyager. Du fauteuil de salon de H.G. Wells à la madeleine de Proust, de la DeLorean de Zemeckis aux poèmes de Cavafy. Le narrateur est prêt à tout pour décoller.
→ Se procurer le livre aux éditions MF
Patrice Blouin parle de Popeye de Chypre :
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Photo d’entête de page : Patrice Blouin – workshop « collodion humide » – Crédit photo : Jean-Baptiste Ganne / Thomas Kretschel.